L’engagement de Bruno Solo
pour Perce-Neige

Bruno en compagnie de Valérie, résidente d'une Maison Perce-Neige

SOMMAIRE

« Je n’ai jamais détourné le regard face au handicap »

Comédien engagé, Bruno Solo parraine la Fondation depuis 2002. Un choix en accord avec ses convictions profondes et sa carrière d’artiste.

Extraits des propos recueillis par Barbara Bénichou pour la revue Conseils des notaires.

Comment avez-vous connu Perce-Neige ? Pourquoi avoir choisi de soutenir cette Fondation ?

Bruno Solo : Je connaissais bien sûr Perce-Neige pour ses actions mais aussi en raison de son illustre fondateur Lino Ventura. J’ai toujours eu une immense admiration pour ce comédien au charisme incroyable. Comment oublier la force pourtant empreinte de délicatesse de son premier discours dans lequel il évoque la différence de sa fille ? Son regard et sa colère lorsqu’il interpelle les gens sur cette réalité, souvent occultée. Depuis sa création, il y a plus de 50 ans, Perce-Neige a contribué à ouvrir le débat sur la prise en charge du handicap et répond aux besoins de ces adultes handicapés et de leurs familles. Alors très naturellement, lorsque les équipes de la Fondation m’ont contacté, j’ai immédiatement accepté de leur apporter mon soutien.

Campagne de communication 2017

Comment concevez-vous cet engagement ?

B.S. : J’aime beaucoup la légende du colibri*, ce petit oiseau qui fait sa part. On a tous un rôle à jouer, chacun à notre niveau, pour faire avancer les choses, remuer les consciences ou simplement faire savoir. On peut choisir de mettre en cause les défaillances de l’Etat ou de se défausser sur ce qui ne fonctionne pas. Ou alors, on assume ses responsabilités en tant que citoyen et on agit. En 2019, j’ai contribué à une vente aux enchères au profit de Perce-Neige, organisée par la Jeune chambre économique (JCE) de Laval, en Mayenne. Plusieurs artistes ont donné des objets et nous avons réussi à réunir 20 000 €. A l’issue de la vente, une discussion s’est engagée avec les jeunes actifs de la région et plusieurs d’entre eux ont décidé de tout mettre en œuvre pour qu’une nouvelle Maison Perce-Neige ouvre dans la région. C’est la preuve qu’en expliquant et en mobilisant toutes les bonnes volontés, on peut avancer.

 

* La légende du colibri : la légende est amérindienne. Pierre Rabhi, fondateur du « Mouvement colibris » la raconte ainsi : « Un jour, dit la légende. Il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : «  Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Vous êtes allé à la rencontre des résidents des Maisons Perce-Neige et de leurs parents. Comment avez-vous vécu ces moments ?

B.S. : Ces résidents souffrent de handicaps lourds (mental, moteur, autisme…) et le quotidien de leurs familles est souvent très compliqué. Quand les parents vieillissent, ils ne peuvent plus assumer tous les soins. Pourtant, quand on entre dans l’une de ces maisons de vie, ce qui saisit en premier lieu, ce n’est pas le handicap mais l’attention, la douceur et l’engagement des personnes qui y travaillent. Parfois, une émotion éblouit le visage ou le regard d’un résident, un sourire apparaît. On y voit des personnes soignées et aimées et des parents apaisés de savoir leur enfant entre de bonnes mains. Je suis ressorti de cette visite avec un sentiment de sérénité et l’envie d’en parler avec force. Près de 1 000 personnes vivent aujourd’hui dans les Maisons Perce-Neige. Et bien sûr, les demandes des familles affluent. Il faut donc continuer à se mobiliser.

 

Bruno Solo à la Maison Perce-Neige de Bois-Colombes

Comment changer le regard sur le handicap ?

B.S. : Tout passe par l’éducation. Quand j’étais gamin, je croisais régulièrement des enfants trisomiques qui étaient scolarisés dans mon quartier. J’ai posé des questions à mon père, il m’a répondu avec des mots simples : « parfois, on est comme ci, parfois on est comme ça ». J’ai grandi en intégrant cette notion de différence. Je n’ai jamais détourné le regard face au handicap, ni ressenti de peur ou de pitié.

Je pense que chaque parent doit faire de même pour que l’on puisse, un jour, parler de société inclusive. Il ne faut pas avoir peur des mots pour répondre aux questions parfois brutales des enfants. Encore faut-il être suffisamment informé. Faire preuve de curiosité, s’informer sur les différentes formes de handicap, leurs niveaux de gravité…

 

 

Bruno Solo -® Sindbad Bonfanti