Les bienfaits de l’activité sportive

Bouger fait du bien

SOMMAIRE

Si la pratique sportive est bénéfique pour chacun d’entre nous, elle l’est également pour les résidents des Maisons Perce-Neige qui manifestent leur enthousiasme à l’idée d’aller faire du sport.

Dossier réalisé avec deux Maisons Perce-Neige très investies dans l’organisation de séances sportives pour les résidents. Elles accueillent des publics différents : des adultes autistes à Combs-la-Ville (77), et des adultes en situation de handicap mental et/ou psychique à Moulins-la-Marche (61). Ces deux structures proposent à la fois du sport au sein de l’établissement, dans une salle spécialement aménagée, et à l’extérieur grâce à des partenariats noués avec les clubs environnants. Ce double dispositif permet de répondre aux besoins de tous les résidents, en prenant en compte les capacités de chacun en termes de mobilité et d’autonomie. Les objectifs sont multiples : prévention des risques d’obésité ou de chute, bien-être général et meilleure condition physique des résidents, sans oublier la joie de bouger son corps et de partager de bons moments.

Sport pour tous

Hind Verrier, directrice de la Maison de Moulins-la-Marche, constate que l’âge n’est pas déterminant dans les aptitudes physiques. Ce sont plutôt des critères comme la motricité et la difficulté à se mouvoir qui influent sur les pratiques sportives. « Ici, nous n’avons pas d’accompagnant spécialisé dans l’activité physique adaptée, nous faisons donc appel aux professionnels de l’association SIEL BLEU* . Un de leurs éducateurs intervient chez nous une fois par semaine. Ses ateliers ont lieu dans notre salle de sport aménagée ou dans le jardin de la Maison, lorsque la météo le permet. Il travaille sur l’équilibre ou l’assurance de la marche, soit en collectif avec un groupe de 7 participants, soit en individuel selon les besoins. Mais de plus en plus, nous réservons ces séances aux résidents qui ne peuvent pas s’inscrire aux activités extérieures, parce qu’ils sont limités dans leurs déplacements. Pour eux, l’important est de concevoir des enchaînements avec des mouvements doux, en utilisant des chaises, des tapis, de petits accessoires, sans jamais les mettre en échec, et en conservant toujours un côté ludique. »

*Le but de SIEL BLEU, association intervenant partout en France, est de rendre l’activité physique adaptée accessible au plus grand nombre, par des séances individuelles ou collectives. sielbleu.org

Cette dimension plaisir est également bien présente à la Maison de Combs-la-Ville, qui emploie notamment deux éducateurs de sport adapté à temps plein. Maxence Froger et Steven Maury proposent chaque semaine au moins 30 minutes de sport à chaque résident, « jusqu’à 4 heures pour les plus sportifs », précise Maxence. L’établissement dispose d’une pièce de fitness très bien équipée, avec vélos elliptiques, tapis de marche, haltères, rameurs et appareils de musculation. Un à deux adultes maximum y sont accueillis, tandis que dans une salle à côté, d’autres travaillent leur motricité grâce à un parcours d’obstacles sur-mesure. « Nous accueillons majoritairement des personnes qui ne parlent pas ou peu, et cette difficulté à s’exprimer oralement peut engendrer des comportements inadaptés », reconnaît Maxence. Mais cela n’a jamais lieu pendant le sport, qui les aide à évacuer certaines tensions. »

Sur l’eau, à cheval ou dans un dojo

Grâce à leur formation de sport adapté, Maxence et Steven encadrent des activités extérieures avec les résidents, comme la randonnée par groupe de niveau, les sorties vélo, la natation ou la course à pied. « Nous emmenons aussi les résidents à la découverte de nouvelles pratiques, en partenariat avec le Comité départemental de la Fédération de sport adapté de l’Essonne. Judo, boxe, voile, canoë, rugby… ils participent à de nombreuses séances. C’est toujours très bénéfique pour eux de sortir de leur cadre habituel et de côtoyer d’autres personnes en situation de handicap. La pratique régulière d’une activité physique renforce la confiance, l’estime de soi et l’autonomie. »

Le sport est-il un vecteur de lien social ? « Oui, assurément », répond Hind Verrier, qui constate les effets positifs sur les résidents de la Maison de Moulins-la-Marche. Certains font du sport au sein de clubs locaux, ils y sont accueillis comme les autres pratiquants, sans aucune réticence. « Il n’y a aucun frein de la part des clubs, bien au contraire, et nos partenariats avec eux sont durables. Dans tous les cas, que ce soit le judo, le foot, l’équitation ou le ping-pong, il y a toujours un membre de l’équipe pour accompagner le résident/la résidente et l’aider si besoin. Nous ne sommes pas dans le cadre d’un environnement spécialement adapté et cela fonctionne très bien. Cette mixité est bénéfique pour les résidents que nous accompagnons au quotidien. Elle leur permet une ouverture sur l’extérieur, en dehors des familles, valorise leurs compétences et augmente leur estime d’eux-mêmes. À travers le sport, ils communiquent et développent leurs capacités relationnelles. Ils font partie d’un groupe, au même titre que les autres personnes. C’est une des formes que prend l’objectif de leur inclusion dans la société. » […]

 

Extraits de notre dossier « les bienfaits de l’activité sportive », Magazine de décembre 2022